Suna. Aux aurores.

Le soleil ardent perçait l'horizon au loin. Loin derrière les gorges servant de muraille naturelle au village depuis des générations. Loin devant notre jeune protagoniste qui contemplait le spectacle, assis les pieds dans le vide, sur le toit d'une demeure.

Sous ses jambes se dévoilait un réseau de petites ruelles parcourues par des enfants qui courraient après une poule dans l'espoir d'arriver à s'en emparer. Malgré la hauteur de l'habitation qu'il squattait, il n'avait nulle peur du vide. Au contraire, il l'appréciait. Il adorait ces bains de soleil, au dessus du village, comme s'il se libérait de ces rues qui autrefois l'avaient transformé en lui arrachant son innocence.

La solitude avait un goût des plus sucrés pour le jeune Sunajin, qui n'avait pas eu de décente compagnie depuis quelques jours déjà. Les seuls échanges qu'il avait avec ses concitoyens se limitaient à quelques sourires et banalités du quotidien.

Il se demandait ce qu'il allait faire de sa journée, en machonnant calmement un cure dents entre ses dents. Shado recula délicatement son poids vers l'arrière, de façon à s'appuyer sur les coudes, presque allongé dos contre terre, en balançant ses pieds contre le mur de la villa. Une tuile fit un léger craquement sous son poids, mais ne céda pas.

L'astre lumineux s'était déjà élevé au dessus de l'horizon à présent, et sa chaleur semblait baigner le village d'une douce étreinte flamboyante. Notre shinobi en profita pour laisser tomber sa tête vers l'arrière et ainsi exposer son visage aux rayons chaleureux.

Il pouvait enfin se relaxer, se reposer. Du moins, ce qu'il pensait...

Spoiler:

Au loin se dessinaient les premiers rayons de l’astre diurne. Ma dextre se referma instinctivement sur l’outil que j’avais en main, et mon œillade embrumée commença à s’ouvrir lentement, l’agression du soleil n’étant pas encore assez forte, mais assez pour me réveiller. J’avais le sommeil léger, mais aujourd’hui, c’était le grand jour. Enfin grand, pas vraiment. Infernal pour certains, il marquerait la libération pour beaucoup de personnes. Pour d’autres, ce serait un acte de traitrise. Les faux-vifs, pour les appeler comme ça, trouveront en cet acte une stupidité extrême, de vouloir s’allier avec Kiri. Moi ? J’avais déjà eu le temps de ruminer ces quelques détails. Pas la peine de me casser la tête avec encore.

Il reste encore beaucoup de temps, peut être une demi-journée, vu que nous étions aux aurores. J’avais encore de quoi faire. Et puis, je n’aime pas trop les combats. Pas que ne sache pas me débrouiller, plutôt que je trouve ça barbant, lassant, et dénué de sens. Alors autant m’amuser un peu avant. Mes doigts glissèrent sur ma guitare tandis que je fixais l’horizon, depuis le toit où j’avais trouvé sommeil. Cette guitare était très particulière, je l’avais d’ailleurs payée au prix fort, mais elle en valait bien le coup. En effet, ses cordes spéciales réagissaient au chakra, ce qui permettait de donner naissance à ce qu’une guitare acoustique lambda ne pourrait pas permettre. Quoi de mieux que de commencer sa journée dans une atmosphère musicale, devant un spectacle que le commun des mortels n’avait soit la chance d’apprécier, soit la sainteté d’esprit d’apprécier. « Et ces gens rataient grand-chose », m’étais-je dit alors que mes doigts frappèrent les premiers accords au millieu d’un calme toujours omniprésent que je venais de briser.

Spoiler:

Un apaisement de taille avant ce qui devait être un des événements les plus marquants de Suna depuis des décennies. Certains auraient stressé, rongé leur ongles. Moi j’offrais à moi-même et à ces reîtres parcourant les rues un cadeau. Si c’est pas beau ça ! On m’dit souvent que je suis quelqu’un de trop bon, mais là… Hum ? Mes chevilles ? Elles vont très bien, merci.

Bientôt d’ailleurs, mes premiers « fans » affluèrent. Ou plutôt, ma première. On m’avait toujours dit que la guitare était une bonne technique de drague, ‘pparemment ça attire pas les donzelles lambda. Le fait qu’elle ait tenue à me rejoindre en haut du toit, déjà, témoignait de son « originalité ». Un passant normal se serait contenté de continuer son chemin, ou tout au plus, de se poser dos au mur pour écouter les notes quelques instants. Jusque là, notre portrait était quasi sensiblement le même. Par contre niveau physique… J’me fais battre à plate couture.

Une œillade pourpre, et des ornements capillaires tout aussi érubescents. Une tenue légère, très certainement afin d’attirer quelques gaziers en proie à des pulsions, ou peut être même pour se jouer d’eux. Manipuler est un bon moyen de passer le temps. Quant aux motifs qui tapissaient sa peau, de face ils ne devaient pas dire grand-chose, si ce n’est faire ressortir le côté « hipster dark emo malife tavuh », p’têt.

Enfin elle n’avait pas l’air d’appartenir à cette catégorie de gens au vu de ses paroles.

Ca dépend, tu m’payes combien si tu le casses ?